La Grande muraille verte : un mur contre la désertification

Ça n’a rien à voir avec la Grande muraille de chine. Pas plus qu’avec l’ambitieux mur du très sulfureux Donald Trump. C’est un nouveau délire des africains : La Grande muraille verte.

Du 19 au 23 mai 2023 s’est tenue la Fête de la Nature. On l’a pas senti passer cette fête. En effet, cela fait deux ans que le film documentaire du réalisateur australien, Jared P. Scott, « The Great Green Wall », est sorti en salle. Cependant, ce n’est que dans la nuit du vendredi 26 mai 2023 que TMC a eu la géniale idée de nous la diffuser. Ainsi, dans un road movie, du Sénégal à Djibouti, la chanteuse malienne, Inna Modja, traverse la bande sahélo-sahélienne avec l’espoir au front : une visite en première loge de La Grande muraille verte.

Vendredi dernier. 23h10. Assis, seul, au milieu du salon parmi une nuée de moustiques-vampires qui me mordent les mollets, je m’abandonne à un de mes exercices favoris : « le zapping télévisuel ». Finalement, je passe rapidement, en un clic, d’une chaîne d’informations à des chaînes d’adultes, sans vraiment savoir quelles infos me mettre sous la dent. Il faut savoir que je suis un véritable clébard visuel. En effet, au bout de quelques minutes, sur la chaîne TMC, je tombe sur un film documentaire fou : « La Grande muraille verte » avec l’artiste malienne Inna Modja. Rappelons à toute fin utile que Inna Modja, c’est son nom de scène. À l’état civil, c’est Inna Bocoum. Comment comptent-ils s’y prendre pour reverdir le sahel ? 

Inna Modja sur la crête de la Grande muraille verte

En effet, cette incursion au cœur du sahel n’a pas été une partie de plaisir. Inna Modja y a quand même mangé de la poussière. Elle qui s’est découverte une âme d’écolo, a donc fait de la protection de la nature son cheval de bataille. Aussi dans cette partie de l’Afrique minée par les conflits et amputée de sa jeunesse, Inna Modja veut convaincre sur la nature des dangers climatique. De Dakar à Djibouti, la chanteuse malienne raconte l’histoire de la Grande muraille verte. Un mur qui devrait se poser comme un rempart à la désertification qui déboule d’on ne sait où. Dérouler un cordon d’arbres qui s’étale sur une distance d’environ 8.000 kilomètres, du Sénégal à Djibouti, soit une distance à vol d’oiseau entre Toronto et Abidjan. C’est pourquoi, dans ces régions du Sahel, cette gigantesque, Grande muraille verte a pour but de freiner l’avancée du désert.

La Grande muraille s’élève pas à pas

Lancée en 2007, l’initiative de créer un écosystème vert qui part du Sénégal à Djibouti est une réaction de l’Union Africaine (UA) face à la grande avancée du désert, qui déboule vers les pays du sud du Sahara avec la force d’une avalanche. En effet, le but est de créer 100 millions d’hectares de terres arides pour lutter contre la désertification. Le Sahel est une des régions du monde les plus touchées par le changement climatique. On parle sans pour autant mener des actions concrètes en vue de le stopper. Aussi, ce film documentaire répond à une urgence climatique. Il vise à mettre l’Afrique sub-saharienne à l’abri de grands bouleversements sociaux comme : la désertification, la famine, l’immigration, les conflits armés…  

Le désespoir dans la besace

Des milliers de kilomètres carrés arides s’étendent à perte de vue. Plus au loin, des sacs de ciments mélangés à des écorces de baobab en guise de repas aux bêtes. On ne va pas se voiler la face, c’est la famine. La chanteuse se surprend à constater, amèrement : « Je n’imaginais vraiment pas trouver une telle situation ». Et comme pour conclure, résignée, elle affirme: « Ça aurait pu être moi ». Au lieu d’en être démonté, cela la galvanise dans sa quête. Cette entreprise va permettre à la jeunesse africaine de « s’autoriser à rêver à nouveau ». Une chose paraît claire, la Grande muraille verte pourrait changer le destin de bien des jeunes Africains. Mais tout n’est pas poussiéreux. Dans certains pays, le projet prend forme : La vie naît petit à petit sur ce qui avait été autrefois un terrain caillouteux. Dans certaines régions, on assiste au retour des girafes.