Les plastiques, un casse-tête abidjanais

Article : Les plastiques, un casse-tête abidjanais
Crédit: unplash
9 juillet 2023

Les plastiques, un casse-tête abidjanais

Les habitants d’Abidjan, la capitale ivoirienne, s’inquiètent font face à un casse-tête : la gestion des emballages plastiques. En effet, les différentes communes de la capitale ivoirienne croulent sous le poids de tonnes de déchets plastiques, jetés dans les caniveaux. Les poubelles débordent. Jusqu’à présent, le gouvernement, malgré les lois d’interdiction des sachets plastiques, est à la traine. Pourtant ces emballages, réutilisables, déversés dans les étangs, dans les eaux, représentent un risque sanitaire pour les habitants.
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Il n’est pas rare de voir dans la rue d’Abidjan, des enfants collecter les mains nues des bouteilles en plastique. Autour d’eux, plusieurs types plastiques jonchent les rues dans l’indifférence générale. Dans un tel environnement, le recyclage devient plus une nécessité qu’un choix. Aussi, il y a dix ans, plus précisément en mai 2012, le gouvernement ivoirien avait pris une décision difficile, mais salutaire de l’interdire.

Face aux graves problèmes d’autosuffisance, d’insalubrité, de santé et des questions relatives à la préservation de l’environnement, le gouvernement ivoirien avait pris une décision très importante : l’interdiction de la production, et de l’utilisation plastiques. Plus les années passent, plus les ivoiriens renouent avec les vieilles habitudes.

Le plastique, un polluant pratique

Les plastiques sont pratiques. Mais, et cela on le sait, ils sont très polluants. En Côte d’Ivoire, même dans la sémantique, les choses ont changé. Avant, on parlait du « panier de la ménagère ». Aujourd’hui, on parle de « sachet de la ménagère ». Ceci pour dire que le plastique s’est incrusté dans les mœurs des ivoiriens qui l’apprécient beaucoup. Lorsque la décision du gouvernement ivoirien d’arrêter son importation ou sa fabrication, cela déclencha le courroux la colère des écolos et d’un grand nombre de ménages. 

Les plastiques et une loi d’interdiction coulante

Quand le gouvernement ivoirien promulgua la loi d’interdiction des plastiques, nous étions nombreux à nous poser un nombre innombrable de questions. Une : par quel autre ersatz va-t-il le substituer. Nous n’avons pas durer dans l’attente. Un nouvel adjectif est entré dans notre quotidien : le biodégradable. Nous avons pensé que le biodégradable serait une alternative durable. Pourtant, une fois encore, on s’est tous planté. Les sachets, après quelques mois de répit, on fait leur retour en force. 

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Plastiques et recyclage

Les plastiques sont partout. Aussi, où vous allez dans la ville d’Abidjan et même à l’intérieur du pays, il est fréquent de voir des sachets d’eau et des bouteilles, un peu partout. En effet, le pays a du mal à traiter les polluants plastiques qu’il produit. On a le sentiment que le pays ne les recycle pas. En Côte d’Ivoire, il n’existe pas, pour ce que je sais, d’usines de triage et de recyclage de matières plastiques. Vous voyez ces usines qui écrasent et réduisent en minuscules flocons de plastique. Par ailleurs, il y a un peu trop de plastiques à usage unique dans ce pays. Entre autre, il y a les mégots de cigarette, les bouteilles de boisson, les bouchons de bouteille, les emballages pour les aliments, les sacs en plastique pour les courses, les couvercles en verres jettables, confetttis, pailles,…

Plastiques, vecteur de maladies

Les habitants de la capitale ivoirienne, Abidjan, consomment plus 280 tonnes de déchets plastiques par jours. Pour une grande part, ces déchets vont retrouver dans les canaux, les rivières puis finit dans l’océan Indien. Cette surexposition à une grande variété de substances chimiques toxiques et de microplastiques peut être dangereux pour la santé. En outre, c’est connu scientifiquement que les emballages plastiques impactent les systèmes cardiovasculaire, rénal,
gastrointestinal, neurologique, reproductif et respiratoire. Les emballages jétés dans la rue constituent des refuges prisés par les moustiques qui transmettent la malaria et la dengue. En effet, parlant de la dengue le Dr. Lahiru Kodituwakku de l’unité nationale de contrôle de cette maladie, souligne qu’il existe « une forte corrélation » entre la pollution plastique et la dengue : « Là où les emballages en plastique sont jetés, il y a un pic de dengue »… Aussi, En septembre 2022, le pays a enregistré 380 cas de dengue et 3 décès

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