Côte d’Ivoire : WhatsApp réinvente nos familles
Les réseaux sociaux ont profondément modifié notre façon de vivre, transformant même nos traditions familiales. Parmi ces évolutions, les relations familiales en Côte d’Ivoire se sont métamorphosées. Notamment avec WhatsApp, qui d’un point de vue utilitaire, joue désormais un rôle central. Qui a dit que les africains n’étaient des amoureux du progrès ?
WhatsApp est un réseau social qui permet de correspondre directement à une grande distance avec des personnes, à grande distance. En effet, cet outil d’influence vise, dans un contexte ivoirien, à fluidifier l’information entre les frères et sœurs d’une même famille. Les messages sont dans le genre de ceci : « Urgent, réunion à 20h », « Annick se marie, tous sur le groupe à 21h ».
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WhatsApp s’Ivoirise
WhatsApp détient actuellement la deuxième place mondiale avec une impressionnante base de 2 milliards d’utilisateurs. En 2021, cette position demeure inchangée, et en Côte d’Ivoire, le réseau compte environ 5,1 millions d’utilisateurs. Dans un contexte mondial où le numérique joue un rôle prédominant, l’Afrique s’intègre pleinement dans cette ère numérique. Jadis, les conflits familiaux trouvaient résolution lors de réunions en personne. Aujourd’hui, WhatsApp se positionne comme le lien qui rassemble des familles éparpillées à travers le monde. Les groupes WhatsApp émergent comme des espaces privilégiés pour résoudre rapidement les problèmes familiaux. Ils offrent une plateforme où chacun peut s’exprimer, quel que soit l’éloignement géographique.
En Côte d’Ivoire, cette pratique a évolué pour devenir la norme. Les groupes WhatsApp ne se limitent pas à des échanges, ils servent de lieux de collaboration, de prise de décisions, voire de collecte de cotisations. Ce « Métavers » ainsi créé transcende les barrières physiques, économise du temps et recrée un sentiment de proximité malgré la distance géographique.
WhatsApp : un terrain fertile pour les malentendus
Malgré ses avantages, les groupes WhatsApp peuvent aussi être sources de frustration. Souvent, seuls les membres les plus influents s’expriment, laissant peu de place à ceux qui sont en quête de reconnaissance. Cette dynamique peut se percevoir comme oppressante, créant des tensions au sein des groupes familiaux. Ainsi, bien que WhatsApp contribue au renforcement des liens sociaux en rapprochant les individus éloignés, il peut aussi être un vecteur de malentendus et de tensions. La communication à travers un écran de téléphone peut parfois entraîner des interprétations erronées et des réponses disproportionnées.
Des bienfaits à demi-teints
En conclusion, les groupes WhatsApp familiaux en Afrique sont à la fois une bénédiction et un défi. Ils facilitent la communication et renforcent les liens familiaux, mais peuvent aussi être source de conflits et de frustrations. Trouver un équilibre entre ces deux aspects reste un défi majeur dans l’ère numérique. WhatsApp, en même temps qu’il peut aider à raffermir les liens sociaux, il peut aussi être envahissant et perturbant pour certains. Derrière un écran de téléphone, on peut ne pas bien comprendre certaines phrases et y répondre de manière disproportionnée.
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