Le ballet des hypocrites de Brice Konink

Article : Le ballet des hypocrites de Brice Konink
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13 mai 2023

Le ballet des hypocrites de Brice Konink

Brice Konink est un écrivain talentueux dont la plume révèle un univers à la fois fascinant et troublant. Derrière son apparence cool et avenante, se cache un auteur dont l’écriture peut dérouter et perturber.

Le ballet des hypocrites

L’auteur de ‘‘Le ballet des hypocrites’’ vous donne rendez-vous aujourd’hui au Salon du livre. C’est la dernière journée. Magnez-vous, les gars. Pourquoi devez-vous y aller ? Je vais vous le dire. Mais avant, je veux vous parler  »de quelque chose », un petit quelque chose de pas grand importance. Chaque année au SILA (le Salon International du Livre d’Abidjan), on porte au pinacle certains auteurs ou certains livres. Normal. Mais si les jeunes écrivains ivoiriens sont aussi nuls – le prix Bernard Dadié n’a pas été attribué cette année – pourquoi ne pas leur ouvrir une catégorie dans laquelle ils excellent le mieux. Un exemple. On peut attribuer un prix à l’écrivain le plus nul. C’est nul comme réflexion, mais fallait que ça sorte.

Un homme de lettres provocateur

Je veux vous parler d’un homme de lettres. C’est ni un poète déprimé, ni un écrivain coincé. Il s’appelle Brice Konink. C’est son nom d’auteur ; ça équivaut aussi à un nom de guerre. Pour l’état civil, je l’ignore, mais c’est pas bien grave. Des livres ! Il en a écrits. Beaucoup même : ‘‘Un préservatif au couvent’’, ‘‘Souffle’’, ‘‘La rivière maudite’’, ‘‘A l’ombre du feu’’, ‘‘Akissi ou la force du destin’’… ça en fait un sacré lot. Avec « Le ballet des hypocrites » aux Editions Mains Ouvertes, c’est un incendie qu’il allume.

Des nouvelles qui dénoncent l’hypocrisie

‘‘Le ballet des hypocrites’’ est une succession de nouvelles qui tranchent avec la langue de bois. L’auteur se livre ; il nous dit tout de ce qu’il pense de ses contemporains : de leur haine les uns envers les autres, de leur fausse amitié, de leur sourire hypocrites. Comme le couteau du boucher, les pas, où devrais-je dire la lame, qui s’abat dans la chair de l’animal, Brice Konink nous laisse voir l’intérieur de ce qui se cache dans l’os de l’esprit humain, la moelle de sa duplicité. En quelques mots, les récits de l’auteur tranchent avec les faux-semblants.

Une plongée au cœur de l’ignominie humaine

L’auteur est bien décidé à vomir (sur) ses contemporains. Il fait une percée dans le cœur du monstre, l’homme, pour nous faire voir ce qu’il recèle d’immondes : la duplicité, la mauvaise foi, son désir de voir l’autre à terre rien que pour le plaisir de ses gros yeux de hibou surpris par l’aube. Chacun veut la faire à l’autre à l’envers. Et, dans nos maisons, nous sommes légion à nous soucier plus du « quand-en dira-t-on », du superficiel que du réel. Nous sommes tous, des « sran blé » avec des « moutouan blé », et c’est n’est pas demain que ça risque de prendre fin.

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