Dadis Camara de retour en taule
Ce samedi 4 novembre, après s’être fait la belle, l’ancien président de junte Moussa Dadis Camara est retourné à la maison d’arrêt centrale de Conakry, en Guinée. En effet, dans la matinée, lui et d’autres membres de la CNDD, Conseil national pour la démocratie et le développement, sont exfiltrés par un commando lourdement armé. Ces derniers comparaissaient pour les massacres du stade de Conakry le 28 septembre 2009.
Évasion éclair de Dadis Camara
Aux alentours de 6 heures du matin, à Kaloum, les habitants de cette « presqu’île » entendent des détonations à l’arme lourde. Aussi, comme en pareille situation, les habitants pensent à un énième coup d’État militaire. En effet le pays, comme tous les pays de la sous-région, raffole de ce moyen d’accès au pouvoir. On ne s’embarrassent pas d’élections. Finalement, c’était moins que ça. Il s’agit d’un commando lourdement armé qui a exfiltré Moussa Dadis Camara et d’autres codétenus. La question qui se pose alors est la suivante : l’a-t-on exfiltré de force, comme l’affirme son avocat ? Qui d’autre aurait intérêt à faire un coup pareil sinon l’accusé lui-même ? Devant la nouvelle tournure qu’ont prit les évènements de ce matin, il y a encore des zones et des questions sans réponses. Finalement, l’ancien président est rattrapé dans l’après-midi et reconduit en prison.
Kaloum, une ville toujours ébranlée
La presqu’île guinéenne, Kaloum, s’agite ce samedi matin par des bruits de bottes et de mitraillettes. Quand il se passe quelque chose à Kaloum, c’est toute la Guinée qui est secouée. En effet, ce quartier de Conakry, la capitale guinéenne, concentre les pouvoirs et toute l’économie. Il y a là la présidence de la République, le siège du gouvernement, le quartier général de l’armée, la maison d’arrêt centrale, le port et toutes les grandes institutions du pays. Dans un pays constamment en proie aux instabilités politiques, il serait judicieux de d’éclater les administrations du pays. Les militaires, dans le genre de Dadis Camara, mettront plus difficilement le pays à feu et à sang.
Dadis Camara, dos au mur
Incarcéré à la maison d’arrêt centrale depuis son retour du Burkina Faso, Dadis Camara s’était dit confiant en la justice de son pays. Mais au cours d’un procès fleuve, l’étau avait commencé à se resserrer autour de lui. Les aveux de certains de ses anciens bras droits, comme Marcel Guilavogui et Toumba, qui ont retourné leur veste au fil des comparutions, avaient mis l’ancien président de la Guinée dans une très mauvaise posture.
L’état-major des armées rassure
En marge de cette nouvelle situation qui devrait jeter un discrédit sur l’armée, – un camp militaire est seulement à quelques mètres de la prison, – l’état-major a produit un communiqué. Il essaie de rassurer la population. Mais si de tels événements peuvent avoir lieu, il n’est pas inenvisageable de voir la Guinée sombrer dans la violence. On espère que Dadis Camara et ses acolytes ne viendront pas armés.
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