Contre la peur : Courage, fuyons !

Article : Contre la peur : Courage, fuyons !
Crédit: via dohouatt
18 août 2023

Contre la peur : Courage, fuyons !

Il y a un peu longtemps de cela. C’était par une matinée mystique. J’ai entendu le pape Jean Paul II dire : « N’ayez pas peur ». Ma foi a reculé de quelques bornes. Moi, devant le danger, je me suis toujours planquer. Il faut dire que malgré tout le travail que je ne cesse de faire sur moi, la trouille est omniprésente dans tous les compartiments de mon âme. Malgré les tonnes d’anxiolytiques que j’ingurgite, j’ai toujours peur de tout. En effet, j’ai si peur que je suis capable de vous le transmettre. Suivez-moi.
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Le Cri de Munch d’Edward Munch, via dohouatt

De quoi ai-je peur ?

De tout ? J’ai jamais eu l’esprit combatif. Le gène du guerrier, qui se réveil en sursaut et court au combat, ça n’a jamais existé en moi. Aussi devant le danger, je bascule en mode : « fuite ». Si par un bug de mon serveur neuronal, je me fige, hébété, devant le danger, ça n’a rien avoir avec le courage. C’est parce que j’ai la pétoche. Le plus souvent, j’ai tellement peur que j’en viens à en faire dans mon froc. En effet, en moi, tout décèle la hantise de la peur. De la peur de tout et de rien. Parce que j’ai une peur atroce de tout et que je suis hypersensible à la douleur, je ne suis pas un homme de confiance. Je le confesse. Confiez-moi, votre secret… aussitôt que j’aurai vu le tranchant d’un poignard, je me mettrai à table. 

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Première de couverture du roman de Gilles Vidal, l’art de la fuite est un secret

La trouille, une névrose obsessionnelle

Longtemps, j’en ai douté, mais je peux dire que je suis un des nombreux arrière-petit-fils, ultime rejeton de ce froussard de Soumangourou Kanté qui a pris la clé des champs devant Soundjata Keita lors de la bataille de Kirina, en 1235. Moi, je suis plus proche du premier que du second. Quand c’est gâté, je prends mes jambes à mon cou. Aussi, même sous les battements des mains de quelques vierges pour me jeter dans le danger, je ne ferai rien. Qui est fou ?. Pourquoi ? Bah, parce qu’un mort n’a rien à faire avec des vierges vivantes. 

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Prendre des coups ou mourir sur un champ de bataille, ça ne m’a jamais intéressé ; c’est pourquoi, je veux être celui qui raconte le chaos, pas celui qui le subit. Parce que j’ai peur, je ne serai jamais martyr. Je vous fait une confession : seul un vivant sait ressusciter la magie d’un combat épique. Aussi vivons donc! Non pas pour nous, mais pour la postérité. J »ai toujours trouvé que les gens qu’on torture, qu’on met dans de l’acide, qu’on frappe ou qu’on violente pour obtenir d’eux une parcelle de vérité. Moi, pas besoin de me menacer. Dis-moi ce que tu veux savoir où ce que tu voudrais que je dise, et je le dirais. Parce que je supporte mal la souffrance. Parce que je ne veux résister à aucune douleur, je suis prêt à livrer ce que l’ on me dira de livrer. 

Oui. Je sais. Vous ne cessez de vous le murmurez. Vous le murmurez tellement fort que je l’entends. C’est pas grave. J’en ai l’habitude. On me le dit depuis toujours : je suis un lâche. Mais,… Je m’en fous. L’autre a dit que je suis une crapule. Il n’a encore rien vu. Honneur, patrie,… Je me les jette dans le derrière.  Mais, depuis la Covid, la peur est devenue une norme sociale. Aujourd’hui loin que remontent mes souvenirs, je n’ai jamais eu du cœur, ni de courage. Enfant, quand ma défunte mère prévoyait de me rouer de coup, j’allais lui chercher une courroie, une ceinture, un fil,… Et je me couchais sous ses pieds pour me voir rouer de coups. 

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