Élèves et actes de générosité

On le sait : les élèves font beaucoup actes de générosité. Surtout les filles ont l’instinct maternel. En effet, si ça ne tenait qu’à elles, la générosité serait inscrite, dès le primaire, au programme scolaire des lycées et collèges. Lorsqu’elles sont dans un lieu, elles irradient le lieu de leur aura. Mais, les décideurs ont d’autres chats à flageller parce qu’ils ont à se préoccuper de d’autres choses. En effet, des élèves, surtout des filles, ont fait une collecte de vivres à destination d’une pouponnière et d’un orphelinat d’une ville, en occurrence la ville de à Bouaké ! De toute évidence, cela devrait être à saluer, à féliciter puisque c’est une première du genre. En effet, cette initiative vise à stimuler l’esprit de solidarité et de partage chez les élèves.

Des élèves à la pouponnière de Bouaké

En effet, c’est par la pouponnière, là où logent les plus petits, que la visite commence. Il est treize heures et quart quand le minicar de l’école – eh oui, elles ont un minicar, et ce n’est pas gbaka, ces genres de voitures d’un autre âge qui circulent à travers les grandes villes du pays – se parque dans la grande cour de la pouponnière. Le soleil, au zénith, jette ses ondes ignées sur la ville. Des margouillats se mettent à l’abri par peur d’une probable insolation.

À son bord, trois encadreurs – des Inspecteurs d’éducation : TIO Telile, DELI Gondo Serges et APPEA Gnandro Bolivar et une vingtaine d’élèves. Toutes des filles. Le lycée, comme son nom l’indique, est exclusivement composé de filles. Toutes de moins de 20 ans. Vu de loin, tout semble gris. Sans joie. Mais quand on y entre, on vibre dès le portail pour exulter une joie à la vue de ces tout-petits. Ici, il n’y a ni de Monsieur, ni de Madame : c’est Papa, Maman ou Grand-maman. Et les trans alos ? Qu’ils attendent la prochaine « Gay Prise« .

Accueil des élèves

Accueillie chaleureusement par Mme la Directrice de la pouponnière, Hermance Appia et ses collaborateurs et collaboratrices, la présidente du Comité Scolaire des Délégués des Élèves (CSDE) a exprimé par des propos touchants les raisons de cette visite, presque inopinée : « En effet, nous avons apportons quelques produits de première nécessité à nos petits frères et petites sœurs. En réalité, ce sont les pupilles de la nation. Nous sommes venus leur dire que nous pensons à eux ». Car, nous nous sentons commes des rayons de bonheur et d’amour aux petits pensionnaires.

Devant ces mots, l’assistance était à un poil d’écraser une larme. Après la présentation des dons, les filles ont voulu voir leurs petits-frères et leurs petites sœurs. Mais, pour des raisons de travaux de réhabilitation, la chose s’annonçait délicate. Il ne serait pas cool de mettre les petits enfants à la vue de tous. Comme ça, surtout qu’elle et ses collaborateurs, n’ont pas, à l’avance, été prévenus. La directrice de l’établissement, touchée par les mines tristes et déconfites des jeunes filles, décide de faire amende honorable. Mais la visite se fera hors des projecteurs. Et sera brève. Voici la raison pour laquelle nous serons dans l’impossibilité de vous fournir quelques images des enfants lors de cette sortie.

Des élèves à Orphelinat « Notre Dame des Sources »

Même son cloche à l’orphelinat « Notre Dame des Sources ». En effet, ce lieu se trouve à l’autre bout de la ville. Devant une grande bâtisse, il y a deux charmantes personnes qui reçoivent les élèves et leurs encadreur. Il est quatorze heures quand elles viennent à notre rencontre. Elles sont avenantes. Bis repetita. La présidente des élèves présente les présents : Couches jetables, Huiles, Conserves, Pâtes / Riz, vêtements de deuxième main. Tout le kit de survie en milieu urbain pour enfants livrés à eux-mêmes. L’équipe éducative du centre est très touchée par l’action des élèves et n’a cessé de remercier les élèves. Ensuite, s’ensuit la visite des locaux : du réfectoire au dortoir en passant par la salle d’étude, tout a été visité. Par ailleurs, les enfants, visiblement, étaient heureux de voir les élèves puisqu’à ce qui se raconte, les visites sont un tantinet rares dans cet établissement.

Puisque nous parlons d’élan de générosité, il faut dire qu’elle a été initié par les jeunes filles. Aussi tout ceci n’a été possible que sous l’impulsion d’une grande équipe éducative avec à sa tête une madame très maternelle à savoir la proviseure, Tiémoko Albertine. En effet, la responsable du centre, Maman Kambou Désirée a exprimé sa gratitude et son infinie reconnaissance, à madame la proviseure, en particulier, aux jeunes filles et aux jeunes filles. Fortement émue, cette visite a été occasion pour elle de solliciter le soutien de toutes les bonnes volontés. En effet, l’orphelinat fait face depuis plusieurs années à divers problèmes et les subsides du gouvernement ne suffisent pas. D’autres sources de financement et des aides de tout autre nature seraient les bienvenues.

À notre micro, la présidente du CSDE affirme : « Cette visite nous a donné encore plus l’envie de nous mobiliser pour aider tous ces enfants. Nous sommes venues et avons vu les conditions délétères et difficiles dans lesquelles ils vivent. Ce sont les pupilles de la nations et nous devons tous nous mobiliser pour leur confort ». Il est à noter que ces genres d’activité sont du ressort de la Direction de la Vie Scolaire (D.V.S) dans les établissements scolaires de la Côte d’Ivoire. Aussi, le ministère de tutelle devrait songer à allouer suffisamment de fonds pour la bonne marche de ces initiatives.