Kanguka ou une Afrique en quête de miracle

Kanguka signifie « réveille-toi » ou encore « se réveiller » en kirundi, une des langues officielles du Burundi. Son prédicateur Chris Ndikumana déchaîne les foules en quête de miracle. Ça tombe bien. L’Afrique se présente comme un beau terreau pour le prédicateur burundais, Chris Ndikumana, qui ne promet non pas l’autre monde, mais la guérison, les miracles, le bonheur… sur la terre. Bref, tout ce que le jeune Jésus de Nazareth a eu du mal à concrétiser de son vivant. En effet, dernièrement au Cameroun, l’évangéliste New Age fait ce qu’aucun n’avait fait avant lui : déchaîner les foules. Une vraie prouesse.

Kanguka, une ferveur hors du commun

Il est courant de voir dans les rues de Bujumbura, de Lagos, d’Abidjan, de Monrovia, du Kenya, du Bénin… les matins de bonne heure, avec un micro dans une main et une bible dans l’autre, des prédicateurs en train d’exhorter les pauvres pécheurs de donner leur vie à Jésus-Christ. Dans un continent déboussolé, le marché de la foi est en pleine expansion, un homme charismatique draine du monde et assure faire des miracles au nom du Christ. Il s’appelle Chris Ndikumana, chef de file de Kanguka. Il est à mi-chemin entre Jim Jones et Reinhard Bonnke, un des pionniers du prêche de rue.

­Douala en quête de rédemption

Le samedi 18 novembre, l’évangélique burundais Chris Ndikumana était au stade Japoma à Douala, dans la capitale camerounaise. Il est le chef de file d’une nouvelle branche religieuse qui s’intitule : « Kanguka ». En plus d’annoncer la bonne nouvelle, elle guérit surtout les malades et les personnes en quête de fortune. Normal qu’il déchaîne les foules en Afrique. Pourtant, son credo est simple : prière, dévotion et respect de Dieu.

Kanguka, dans la lignée de Reinhard

Cette rencontre religieuse qui regroupait plusieurs milliers de personnes, bloquant la circulation dans la capitale camerounaise, en a fait jaser plus d’un. Aussi, ce charme hors du commun qui a fait polémique sur les réseaux sociaux, a poussé certains influenceurs et hommes de dieu camerounais à monter au créneau. En effet, ils sont nombreux à parler de Chris Ndikumana en des termes peu élogieux. Ainsi, le journaliste, Luc Perry Wandji, voit en lui une personne qui entretient une sorte de guerre du marché de la foi.

Afrique en quête de sauveur

Suivis un peu partout à travers L’Afrique, ils sont nombreux les pasteurs, les imams et les prêtres qui ne le portent pas dans leur cœur. Avons-nous affaire à une frustration ? En effet, cet homme draine une foule en détresse. Aussi leur promet-il ce que Jésus-Christ aurait dit le repos. En effet, c’est dit  » Vous qui êtes fatigués et chargés ! Venez à moi, je vous donnerai du repos « . Et surtout l’argent et la santé, grâce au Kangula en un claquement de doigts. Même s’ils ne l’affirment pas ouvertement, c’est la raison qui justifie toute cette affluence.

Chris Ndikumana ou nouveau Jésus

À chacune de ses évangélisations, c’est des milliers de personnes qu’il draine grâce au Kanguka. Il a été dans plusieurs pays africains, mais c’est son escale au Cameroun qui fait couler le plus d’encre. Il parait qu’il aurait réuni dans la soirée du 18 novembre au stade Japoma plus de 200,000 personnes. Ils sont venus des hameaux les plus reculés du Cameroun afin de voir l’Esprit-Saint opérer un miracle dans leur vie. Il paraît que le pasteur guérirait même des cancéreux et des sidaïques en phases terminales. Même Jim Jones, le gourou, n’avait pas fait à ses fidèles une telle offre.

Attention à la supercherie

En effet, la plupart de ceux qui y vont sont convaincus de voir un miracle s’opérer dans leur vie. Cependant, il n’a même pas réussi à venir à bout de la paralysie du système routier, l’homme n’a pas pu faire de miracle. Autrement dit, il n’a pas empêché l’embouteillage d’un claquement de doigts. Malgré cela, ses fidèles sont convaincus qu’il redonne à un éclopé l’usage de ses membres. Ah ! La foi quand tu nous tiens.