Laurent Gbagbo exclu, après l’embellie, l’embolie

Article : Laurent Gbagbo exclu, après l’embellie, l’embolie
Crédit: Jeune Afrique
21 mai 2023

Laurent Gbagbo exclu, après l’embellie, l’embolie

Laurent Gbagbo exclu de la liste électorale ! À quel jeu – on dirait une roulette russe de gens bourrés – joue la Commission électorale ivoirienne (CEI)? Voilà qu’elle vient de barrer le nom de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo sur la liste électorale pour les élections locales prévues le 2 septembre 2023. Pourtant acquitté par la justice internationale et gracié par le président de la république Alassane Ouattara, l’ex-président semble toujours privé de ses droits civiques et politiques. Seraient-ils décidés à lui faire lire l’heure?

Crédit photo : Laurent Gbagbo devant les militants de PPA-CI via Jeune Afrique

Pro-liminaires

Les batailles électorales locales n’ont pas encore commencé que le gouvernement – c’est le sentiment que ça donne – pose des tacles appuyés à certains de ses adversaires. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, appelé à la présidence en 2011 dans des conditions que l’on sait, possède une armée de fonctionnaires qui n’ont pas vraiment besoin que le leader leur donne des ordres. Un clin d’œil suffit.

Sébastien Dano hurle à l’injustice

Interdire Laurent Gbagbo de voter, c’est une cinglante gifle à la démocratie? Nous sommes nombreux à nous accorder pour dire : ça là seulement, c’est pas sérieux. C’est fragiliser encore plus le climat politique délétère, c’est courir vers une nouvelle crispation politique. Tout compte fait, ceci est le premier écueil auquel le Parti des peuples africains (PPA-CI) est confronté. Après la publication des listes électorales, Dano Djédjé, un haut cadre du Parti des peuples africains, saute aux nues en crachant à la descente une verve acide sur la CEI: « Cela remet en cause la crédibilité de de la Commission électorale indépendante ». N’est-ce pas que la meilleure manière de défendre un mandat, c’est dans les urnes? La Côte d’Ivoire pourrait-t-elle dormir tranquillement sur ses deux oreilles si elle veut avoir comme seul adversaire des adversaire poids-plume, des mecaillons, des guignols qui ne pèsent pas grand-chose dans la balance politique?

LG, toujours déchu de ses droits civiques et – politiques

C’est avec une grande surprise pour certains, une grande consternation pour d’autres, que les ivoiriens ont appris, ce samedi 20 mai 2023, l’absence du nom de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo sur les listes électorales des élections locales prévues pour le 2 septembre 2023. L’ex-président Laurent Gbagbo ne pourra donc pas voter le 2 septembre… Cela nous emmène à nous poser une deuxième question. Laquelle ? Dans une telle condition, pourrait-il se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue dans une vingtaine de mois. Si les choses restent en l’état, cela ne sera pas exclure. Si l’ex-président Laurent Gbagbo n’est pas rétabli dans ses droits – ce n’est pas une menace hein –, l’issue de ces élections locales aura des conséquences désastreuses pour la démocratie en Côte d’Ivoire. Mais pourquoi une telle chasse aux sorcière?

Un récap

C’est à ne rien y comprendre. Il n’empêche: on va s’y essayer. En effet, l’ex-président a été acquitté par la justice internationale des faits de crimes contre l’humanité qui pesait contre lui. De l’autre côté, le président Alassane Ouattara l’a gracié. Pourtant, il est à la tête d’un parti politique. Mais, la justice ivoirienne n’entendrait pas la chose de la même oreille. En effet, il se murmure dans les coulisses que l’ex-président serait sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Quel est notre sentiment sur le sujet. C’était comme si le gouvernement voulait dire: si nous avons été incapable de l’épingler pour meurtre, on va le pincer, à coup sûr, pour vol.

Kuibiert Coulibaly via Kaoci

Laurent Gbagbo : Hallali ou chasse aux sorcières

Les prochains jours seront des semaines à vagues, en Côte d’Ivoire. Il faut le dire clairement: On a la nette impression que l’ex-président Laurent Gbagbo est dans le viseur du parti au pouvoir. Même si le président de la CEI, M. Kuibiert Coulibaly se justifie : « On ne s’acharne pas sur Laurent Gbagbo. La CEI ne fait qu’exécuter ce que la loi dit ». Mais que dit la loi ? Aux ordres de qui sont les lois dans un pays où les visions politiques sont toujours à court terme : la réélection. M. Kuibert Coulibaly que voulez-vous ? Si vous êtes la langue du roi, ce sera donc vous qu’on va accuser. En effet, il faut établir à Laurent Gbagbo son droit ; il l’a fait pour Alassane Ouattara, alors dans l’opposition. Je suis optimiste. Laurent Gbagbo devrait attaquer l’Etat ivoirien en justice. Même si cela semble perdu d’avance.

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