Museveni active la loi anti-LGBTQIA+

Article : Museveni active la loi anti-LGBTQIA+
Crédit: Wikipedia Commons
29 mai 2023

Museveni active la loi anti-LGBTQIA+

Le président ougandais Yuweri Museveni, s’exprimant lors du Sommet de Londres sur la planification familiale.
© UK Department for International Development, via Wikipedia Commons
En Afrique de l’Est, précisément en Ouganda, il est désormais interdit d’être gay. J’en ai été choqué. Vous aussi. Je sais. Je vous vois froncer les sourcils. Vous avez raison. Il y a de quoi. Si vous êtes de la communauté LGBTQIA+, c’est le moment, plus que jamais, de vous barrer de là.

Après la Gambie, le Kenya, le Sénégal et d’autres pays africains, l’Ouganda vient d’adopter une loi anti-gay. Museveni active la loi anti-LGBTQIA+. Par qui se fait-il conseiller ? À moins d’aller suivre des séances de reconversion massive, pour devenir des hétéros déglingués, prenez la poudre d’escampette. Je vous aurais prévenu.

Museveni active la loi anti-LGBTQIA+

Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel héberge un cordon d’honneur pour accueillir le président ougandais Yoweri Museveni au Pentagone le 27 septembre 2013.
© Glenn Fawcett, via Wikipedia Commons

On était nombreux à attendre la décision du président ougandais. Elle est tombée. Et comme d’habitude, elle a fait l’effet d’un choc terrible. C’était comme si on n’était jamais préparés à encaisser ce genre de choc, qui, comme des coups de massues, vous désarçonne. Désormais, en Ouganda, ce petit pays d’Afrique de l’Est, l’homosexualité est un crime. Ce lundi 29 mai 2023, sur son compte Twitter, la présidence ougandaise a annoncé : « le président a approuvé le projet de loi anti-homosexualité 2023« . Par-là, Yoweri Museveni active la loi anti-LGBTQIA+. Un recul en matière de la protection des minorités. Face cette loi « anti-homosexualité », les homosexuels ougandais sont partagés entre l’inquiétude pour l’avenir et une incompréhensible indignation.

Adoptée il y a de cela quelques semaines par l’Assemblée nationale ougandaise, la loi contre les homosexuels intitulée : « loi anti-homosexualité 2023 » est désormais rentrée en vigueur. Le président ougandais Yoweri Museveni l’a rendue exécutoire. En effet, cette loi prévoit de lourdes pour les homosexuels dans son pays. Pourtant, le texte, alors qu’il n’était qu’un projet, avait été amendé par les parlementaires qui précisaient qu’ils n’y avaient pas de mal à être un homosexuel. Par conséquent, l’homosexualité ne devrait pas être qualifiée de crime. Crime contre qui ? Contre soi-même ? Un peu de sérieux, voyons !

Qu’est-ce que cette loi anti-LGBT+ signifie ?

Drapeau composé de nombreux symboles différents présents au sein de la communauté LGBTIQ+.
© TransIphis, via Wikipedia Commons

En clair, cela signifie qu’il y a un recul des droits des minorités. Mais, allons plus en profondeur. Cela signifie que les homos – qui voudront s’accoupler même dans l’intimité d’une chambre obscure – devront faire attention. Et, malheur à l’hétéro blasé, comme moi, qui écrirait un article, dans le genre de celui-ci. Il sera accusé de faire la promotion de l’homosexualité. Par ailleurs, il se rendrait coupable d’une ignominie. Pourquoi ? Parce qu’il a été trouvé en train de caresser les homosexuels dans le sens du poil. Eu égard de cela, il sera matraqué avec une des lois des plus bêtes et des plus contondantes au monde. Sanction : la perpétuité.

Face au déni, les organisations des droits de l’homme aux abois

Jusqu’au dernier moment, on avait cru qu’un miracle se produirait. Que Museveni, bourré de ses prérogatives présidentielles, retrouverait un instant de lucidité et reviendrait à la raison. Au contraire, malgré la controverse de la communauté internationale, il semble bien décidé à aller jusqu’au bout de cette loi inique. C’est-à-dire, pénaliser des personnes qui s’aiment entre elles et qui plus est ne font de mal à personne. Cette loi ravive les craintes de plusieurs personnes car c’est un recul de la démocratie et des libertés qui se passe sous nos yeux impuissants. Les organisations des droits de l’homme ne font que condamner avec la dernière énergie. Mais concrètement, ils ont été impuissants.

Des ONG et des gouvernements occidentaux s’insurgent

Sur Twitter, l’annonce est de taille : « Le président a approuvé le projet de loi anti-homosexualité 2023. Il devient désormais la loi anti-homosexualité 2023 ». Face à des sanctions, qui, disons-le, bêtes, la communauté internationale, l’union européenne, les États-Unis et plusieurs ONG ont dénoncé cette loi anti-LGBT+. La vague d’indignation déclenchée par cette annonce a fait sortir le chef du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), Volker Türk, de sa réserve. En effet, cet homme qui ne parle presque jamais s’insurge. Volker Türk s’est dit « consterné » de voir entrer en vigueur ce projet de loi « draconien et discriminatoire », « contraire à la Constitution et aux traités internationaux », qui ouvre la voie à « des violations systématiques des droits des personnes LGBT ».

Que dit ce fameux texte : cette loi anti-LGBT+ ?

Dans le texte promulgué par le président ougandais Yoweri Museveni, il est dit que quiconque — particulier ou organisation — « promeut sciemment l’homosexualité » encourt jusqu’à 20 ans de prison. S’il s’agit d’une organisation, elle risque dix ans d’interdiction. En effet, on pourrait se demander : pourquoi Museveni active la loi anti-LGBT+ ? Qu’est-ce qu’il a derrière la tête ? Une chose est claire : cette loi annihilera tous les progrès de ce pays en matière de lutte contre le VIH qui reste encore une question de santé publique importante dans ce pays. Dans ce pays d’un autre siècle qui qualifie l’homosexualité de « déviance », les sanctions européennes doivent être fermes. Cela pourrait dissuader d’autres pays.

« A la vérité, les gays sont comme ils sont, parce nous sommes ce que nous sommes. Ça ne se discute pas. »

Les pays africains ne diront rien

Il est dommage que cette loi soit bien accueillie par une grande constante de la population africaine. En effet, le changement fait peur. Et, cela se comprend. Mais, les autres pays africains peuvent « sermonner » leur homologue et lui imposer un moratoire. En effet, il faut explorer de nouveaux horizons, se donner toutes les chances possibles. On le sait : faut pas compter sur les dirigeants des pays africains ; de toute évidence, ils ne diront rien. Hélas ! Quand on rentre dans l’optique du « qui ne dit mot consent« , on se fait une idée de leur secrète opinion. Mais là n’est pas le plus important. Il faut faire évoluer les a priori des africains sur la vision très courante qu’ils ont de l’homosexualité et des homosexuels. A la vérité, les gays sont comme ils sont, parce nous sommes ce que nous sommes. Ça ne se discute pas. Aussi, laissons chacun vivre, s’épanouir.

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