Abidjan n’est pas une ville, c’est un monde  multidimensionnel !

Article : Abidjan n’est pas une ville, c’est un monde  multidimensionnel !
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26 novembre 2023

Abidjan n’est pas une ville, c’est un monde  multidimensionnel !

Abidjan, ou encore « Babi » en nouchi (argot de rue), est la capitale de la Côte d’Ivoire. On l’appelle aussi « la perle des lagunes ». Comme pour presque toutes les capitales africaines, elle est la vitrine principale du pays. Nous pourrions la comparer à d’autres villes, mais à chaque fois que nous essayons, cela semble impossible, c’est comme explorer un trou noir. En réalité, la perle des lagunes n’est pas une ville ; elle est bien plus que ça...

Quand on veut décrire la capitale ivoirienne, on se demande toujours par quel bout on devrait la prendre. Commencer par la commune d’Abobo pour terminer la description par la station balnéaire de Grand-Bassam ou tout simplement débuter par le quartier des affaires du Plateau ? Au lieu de vous infliger un rébarbatif état des immeubles et des routes, je vous invite à faire une incursion sporadique. Un vrai N’zassa descriptif !

La belle ville d’Abidjan vue du coté de Blauckauss / Via : Wikipédia Commons

Une histoire du sentir

Bon, on va pas se mentir, avec ses rues en mauvais état, ses dos d’âne, ses nids de poules, ses embouteillages monstrueux à toute heure de la journée, on se demande : comment se fait-il que Abidjan attire autant de monde ? Car, en toute objectivité, certains éléments font qu’elle n’est pas agréable à vivre. Les Abidjanais y vivent à l’étroit. Mais, malgré cela, tout le monde veut y aller, tout le monde veut y vivre, y travailler ! Paradoxal, n’est-ce pas ? Avec les bruits des maquis, les hurlements des moteurs des véhicules d’occasion et la chaleur à toute heure, Abidjan devrait être décrétée comme une zone rouge. Mais, elle attire toujours du monde.

En Afrique de l’Ouest, Abidjan est la destination privilégiée des touristes, ils viennent du monde entier pour voir les nombreux sites que leur promet les cartes postales ou les images que mettent en avant les agences de voyage. Chaque année, elle attire des milliers de visiteurs. Abidjan est une quête. En effet, c’est un morceau de soi qu’on s’en va chercher pour le coller à l’existant. Abidjan n’est pas une zone urbaine, c’est une matière à réflexion. Tout à Abidjan renvoie à quelque chose : à une émotion, à une ambiance, à une odeur particulière, à une histoire, à une date.

Un bout d’Abidjan

Malgré les travaux d’assainissement, la ville est sale. Les immondices et les sachets plastiques qui jonchent ça et là les rues, les bruits qu’exhalent les maquis à toute heure de la journée, le coût des logements, les intranquillités et les inconforts. Un véritable calvaire… Mais, on veut y vivre tout de même. Pourquoi ? Tout le monde répond que la ville grouille d’opportunités ! Mais moi je ne crois pas, ma réponse est différente : pour faire simple, cette capitale a versé un filtre d’amour dans les repas. Le filtre est si puissant que voir une photo de cette ville sur un page Facebook ou sur un site vous fait trépignet. Abidjan a des charmes qui, au-delà de ce qu’on se dit, convainc forcément de s’y établir. C’est étonnant mais c’est un fait !

LE TOURISME EN CHIFFRES
Le bulletin d’information sur les statistiques
du Tourisme en Côte d’Ivoire – année 2021 / via media-files.abidjan

Babi charme

Je le redis : Babi a versé un filtre d’amour dans les repas. Prenons par exemple le Garba : de l’attiéké, semoule de blé avec du thon salé. Un peu d’oignon, un peu de tomate, un cube Maggi, et hop ! Vous avez le mets prisé des ivoiriens. Sans parler du poulet cuit à la braise de charbon de bois et du placali qui s’accompagne de sauces gluantes avec de la viande fumée. Et puis, quand vous marchez dans les rues d’Abidjan, les nerrines vous chatouillent : chaque rue a une odeur particulière. De la senteur agréable de l’alloco au poisson grillé, en passant par l’odeur des pains qui sortent fraîchement des fours des boulangeries. En effet, cette ville se perçoit autant par les yeux qu’elle se vit par l’odorat. Ici, tous nos sens sont en éveil.

Abidjan
Photo d’une recette locale. Elle s’obtient grâce à de la banane plantain mûre qui est frite soit avec de l’huile de table soit avec de l’huile de palme traditionnelle. Plat ivoirien très succulent qui s’accompagne avec la protéine animal. ! via Traorejci de Wikimédia Commons

Points cruciaux d’Abidjan

Abidjan a un côté farouchement militant et très libertaire. Chaque coin de rue, chaque pont, chaque stade, et chaque quartier respire l’Histoire, un entrelacement de passé et de présent.

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Le pont ivoirien fait son buzz

Cette ville est tissée d’une histoire singulière à travers ses ponts aux noms emblématiques tels que Charles De Gaulle, Félix Houphouët Boigny (premier président après l’indépendance), Henri Konan Bédié (successeur d’Houphouët-Boigny), Alassane Ouattara (actuel président). Ces ponts emblématiques sont bien plus que des structures physiques ; ce sont des témoins d’une évolution politique, chacun portant le nom d’un leader marquant qui a laissé son empreinte sur le destin de la Côte d’Ivoire.

Les stades, comme Ebimpé et le célèbre stade Félix Houphouët-Boigny, sont bien plus que de simples enceintes sportives. Ce sont des lieux palpitants, qui vibrent avec l’énergie de la culture et du sport, jouant un rôle central dans la vie dynamique de la cité, où se tissent des moments mémorables et des passions collectives.

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Stade d’Ebimpé Coupe d’Afrique des Nations 2023 / Via Wikicommons

Quant aux rues d’Abidjan, ce ne sont pas simplement des voies de circulation. Elles représentent des récits ouverts évoquant des histoires captivantes, créant une ambiance distincte, suscitant des émotions variées. Les communes et quartiers, avec leurs rues emblématiques comme le Carrefour Samaké, la rue Lepic, la place Ficgayo, la rue Princesse, la Gesco, ajoutent une dimension colorée à la mosaïque urbaine.

Vous l’aurez compris, Abidjan n’est pas une ville parfaite mais elle est très attachante. Rien ne ressemble à Babi, elle est unique !

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