Corruption au Ghana, une ministre aux arrêts

Article : Corruption au Ghana, une ministre aux arrêts
Crédit: unplash
25 juillet 2023

Corruption au Ghana, une ministre aux arrêts

Le lundi 24 juillet 2023, la ministre de l’Assainissement et de l’Eau du Ghana, Cecilia Abena Dapaah a été arrêtée pour suspicion de corruption. Alors qu’elle croyait bien faire en se rendant à la police pour signaler un vol commis chez elle, c’est avec un grand étonnement qu’elle va se retrouver au centre d’un énorme scandale politico-financier.
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Logo anti Corruption sur chalkboard, crédit photo : unplash

C’est assez inédit en Afrique. Le lundi dernier, la police ghanéenne a arrêté la ministre de l’Assainissement pour des soupçons de corruption. Même si elle a été relâchée un peu plus tard, on ne voit pas comment elle pourra se sortir d’une telle situation. Pour le moment, on l’accuse de disposer de sommes dont elle n’est pas, pour l’heure, à même de justifier la provenance. Dans documents d’accusation, deux employées de sa maison auraient dérobé plusieurs centaines de milliers d’euros, des sacs à mains et des bijoux dans la chambre de la ministre. Toutefois, madame la ministre dément fortement ses allégations. En effet, elle affirme que ce ne serait pas la somme exacte qu’elle et son époux ont déclaré à la police. 

Crise financière inédite 

Au Ghana, l’inflation a atteint des niveaux records. En effet, le prix de l’essence a doublé. Le cours de la monnaie locale s’effondre, tandis que la dette du pays s’envole. C’est difficile de croire que le premier exportateur d’or en Afrique de l’ouest et deuxième producteur de cacao dans le monde soit économiquement dans une position aussi inconfortable. Avec le Covid-19 et la crise en Ukraine, le Ghana a subi de plein fouet une crise dont elle peine à se relever.

Les politiques et la corruption au Ghana

Les politiciens ghanéens ont un rapport un peu singulier face avec la corruption. Chaque année, il y en a au moins un qui fait les gros titres des journaux. Aujourd’hui, Cecilia Abena Dapaah, la ministre de l’Assainissement et de l’Eau, est dans le viseur de la justice. Il faut rappeler qu’en 2017, les députés ghanéens réclamaient des enquêtes contre le ministre de l’Énergie Boakye Agyarko. En effet, il avait essayé de corrompre certains parlementaires. Il aurait offert 3 000 cedi à des députés afin d’avoir leur voix pour sa nomination au gouvernement. Un an plus tard, il est limogé par le président. Ensuite, récemment, le président a limogé le secrétaire d’État aux Finances, Charles Adu Boahen. Dans un film documentaire, réalisé par le journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas, le secrétaire d’Etat promettait un accès aux mines d’or contre des commissions.

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crédit photo : unlash

Le Ghana et la corruption

La vénalité et la corruption sont devenues des éléments emblématiques de la politique ghanéenne. En effet, le rapport du GCI indique que la corruption s’aggrave au Ghana. Pourtant, le président Nana Akufo-Addo avait fait de la lutte contre la corruption une de ses promesses de campagne. Idem pour Bola, le président du Nigéria. Le président ghanéen avait même nommé un procureur indépendant. Mais ce dernier a démissionné peu de temps après. Cette affaire, qui survient à un mauvais moment, risque d’entamer sérieusement la cote de popularité du président Nana Akufo-Addo déjà mal en point dans les sondages. Afin de contrer cette crise, le pays avait demandé un prêt de trois milliards de dollars auprès du FMI. Ce scandale, c’est sûr, ne va pas militer en faveur de ce prêt.

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